Accueil > BLAGUES-L > Archives 1999 >


Date: Mon, 3 May 1999 21:32:42 -0300 (ADT)
From: L'ouie quatorze
Subject: BLAGUES-L: Accident de travail

From: "LINZ, Arnaud"
De:	xpech
From:        Alain BARRAS
Date:        Fri, 26 Mar 1999 06:27:12 +0100


 Monsieur l'assureur,
   
Je vous écris en réponse a la demande d'informations complémentaires
concernant mon accident de travail du 8 novembre dernier. J'ai précisé:
"manque de chance" dans la case réservée aux "causes du sinistre" et vous
me demandez des précisions.
  
Je suis couvreur de formation. Le jour de l'accident, je travaillais seul
sur le toit d'un immeuble de 6 étages. Une fois le travail terminé, cet
après-midi-là, j'ai constaté qu'il restait environ 280 tuiles, ce qui
représente un poids de près de 120 Kg. Plutôt que de descendre les tuiles
a la main, j'ai décidé de les placer dans un monte-charge manuel qui
fonctionnait grâce a une poulie fixée au 6e étage.
  
J'ai donc chargé les tuiles dans la caisse du monte-charge sur le toit et
suis redescendu au bas de l'immeuble pour procéder à la descente du
chargement. Je tenais fermement la corde pour assurer la sécurité de cette
manoeuvre. Comme vous le noterez dans mon fichier médical ci-joint, mon
poids est actuellement de 68 Kg.
  
Des que le monte-charge s'est retrouvé suspendu en l'air, j'ai été
irrésistiblement attiré vers le haut et, je le reconnais, n'ai pas eu la
présence d'esprit de lâcher la corde. J'ai donc progressé à grande vitesse
vers le haut de l'immeuble et, au niveau du troisième étage, j'ai
rencontré le monte-charge qui, lui, progressait à la même vitesse en sens
inverse. Cela explique la fracture du crâne que je vous ai mentionnée dans
mon courrier précèdent.
  
Mon ascension s'est toutefois ralentie au niveau du 6e étage et s'est
arrêtée lorsque mon index et mon majeur se sont retrouvés coincés dans la
poulie. Cela détaille les nombreuses fractures de ma main droite que
j'avais mentionnées.  Suspendu en l'air et malgré la douleur intense, je
n'ai pas lâché prise.
 
Mais au même moment, le monte-charge percuta le sol à vive allure, ce qui
brisa net le fond de la caisse. Toutes les briques éclatèrent et se
répandirent sur le sol.  Le monte-charge endommagé pesait à présent
environ 20 Kg, si bien que, comme je tenais toujours fermement la corde,
j'ai commencé une rapide descente vers le bas.
  
Au niveau du troisième étage, comme vous l'imaginez, j'ai rencontré le
monte-charge à très grande vitesse, ce qui explique les quatre dents
cassées et les deux côtes enfoncées que je vous ai reportées précédemment.
Cette percussion du monte-charge a toutefois ralenti quelque peu ma
descente si bien que mon atterrissage sur le tas de tuiles brisées ne m'a
causé qu'une simple fracture du genou.
  
Le fait que je ne mentionne nulle part dans ce rapport la cause exacte de
l'enfoncement de la cage thoracique que j'ai pourtant déclaré dans ma
lettre précédente ne vous aura sans doute pas échappé. J'ai en effet le
regret de vous informer que me retrouvant ainsi étendu sur un tas de
tuiles brisées avec de multiples fractures, je n'ai pas eu la présence
d'esprit de tenir la corde quelques secondes de plus.
 
J'etais donc dans l'incapacité totale de bouger lorsque le monte-charge de
20 Kg a entamé sa rapide redescende...
 
Très cordialement.



Accueil > BLAGUES-L > Archives 1999 >